Suite Le Continental Circus Le monde de la vitesse extrait du livre "
La Moto"
de son auteur
Christian Lacombe***
Champion du monde de vitesse, voilà bien le titre le plus convoité, surtout parmi les pilotes de 500 cm3. Ce championnat, qui existe depuis 1949, comprenait à l’origine
cinq catégories
125, 250, 350, 500 cm3 et side-car. ; il en compte
six à partir de 1962,
avec l’admission des 50 cm3.
Auparavant, avant la dernière guerre, il existait un championnat d’Europe qui acceptait les motos équipées d’un compresseur. En 1924, il y eut même une tentative de championnat du monde en une seule course sur le circuit de Monza, pour une catégorie unique, celle des 500 cm3.
Dans bien des sports, la vitesse est sans doute, le facteur d’attraction le plus populaire ; en cela, aucune exception bien sûr pour la moto
![Boulet Ecrasé :](./images/smilies/boulet_ecrase.gif)
des foules importantes se déplacent pour assister aux Grands Prix qui ont lieu dans toute l’Europe ainsi qu’en Amérique latine, d’où le titre usurpé de championnat du monde pour ce qui est en fait un championnat d’Europe auquel peuvent participer toutes les nations du monde. Une douzaine de GP ont lieu annuellement (
leur nombre peut varier d’une année à l’autre) pour l’attribution du titre.
La saison débute en mars-avril et prend fin en septembre. Il arrive parfois que quatre, voire cinq GP se suivent à une semaine d’intervalle et dans des pays différents. Pilotes et mécaniciens doivent alors exécuter un marathon effréné dont ils se passeraient volontiers. Sur ce point, les réglementations des sports motos auraient un grand besoin d’assainissement. La majorité des pilotes et mécaniciens, y compris ceux d’usine, mènent en effet une existence de nomade dans des caravanes ou des
motor-homes, car les hôtels ne sont pas toujours à proximité du circuit, et les voies d’accès souvent embouteillées. Le parc des coureurs, encore appelé Continental Circus, s’apparente ainsi à un vrai village ; il y manque le grand chapiteau, mais à vrai dire, la piste du circuit peut en tenir lieu.
Le
Continental Circus est en tournée six à sept mois par an et, comme pour les gens du cirque, réunit toute une population, les professionnels, mais aussi leur famille
![Boulet Ecrasé :](./images/smilies/boulet_ecrase.gif)
femmes enfants, parents… Par chance, la majorité des pilotes sont encore célibataires, d’où les rassemblements de groupies locales lors des compétitions
![Boulet Ecrasé :](./images/smilies/boulet_ecrase.gif)
le GP de Finlande est surtout réputé pour son environnement féminin, sans lequel il y a bien longtemps que cette course, par ailleurs,
inintéressante et dangereuse, aurait été boycottée et supprimée….
Ces pilotes, idolâtrés par les foules, ne sont pas pour autant des surhommes. Issus de milieux sociaux très différents, ils ont en commun le don du pilotage et la rage de vaincre, deux qualités pour ainsi dire innées. C’est ensuite que des motivations diverses forment des champions
![Boulet Ecrasé :](./images/smilies/boulet_ecrase.gif)
volonté de devenir ou de rester pilote d’usine, appât du gain, désir de battre tel ou tel concurrent, besoin de se prouver quelque chose, goût du vedettariat…
En fait, ces motivations sont aussi à la source de la fragilité des pilotes, ces mécaniques de précision souvent tributaires du grain de sable qui dérègle le tout et explique les hauts et bas d’une carrière.
De nos jours, la compétition coûte très cher. En 1981, le budget d’un pilote « privé » pour une saison de Grand Prix en 500 cm3, avoisinait les 250 000 F (entre 38 000 et 39 000 €uros) ; cette somme correspond à l’achat de la moto, aux pièces détachées que l’on doit changer fréquemment, au salaire du mécanicien, aux frais de voyage et à l’amortissement des véhicules (camion et caravane). En contrepartie, les pilotes engagés dans un grand prix sont assurés de toucher une prime de départ minimum, dont le montant est fixé à partir des résultats de l’année précédente ; s’ils finissent la course, ils ont par ailleurs droit à des primes d’arrivée calculées en fonction du classement. Mais il faut dire que, dans les GP, primes d’engagement et d’arrivée sont établies au plus juste, les organisateurs sachant que les pilotes sont pratiquement obligés d’accepter de courir sur leur circuit, alors que dans les courses internationales qui ont lieu en dehors des GP, les organisateurs doivent payer un maximum pour faire venir les têtes d’affiche. L’un dans l’autre, toujours dans la catégorie 500 cm3, on peut estimer à une quinzaine le nombre de pilotes qui vivent bien de la course. Les autres, approximativement une quinzaine aussi, tirent le diable par la queue. Dans les catégories inférieures, moins prestigieuses et auxquelles participent peu de pilotes d’usine, ces derniers sont deux fois plus nombreux que les premiers.
Depuis 1970, profitant eux aussi du regain d’intérêt pour la moto, les pilotes de GP ont vu leur niveau de vie grimper en flèche. Certes, le matériel est de plus en plus onéreux, mais une nouvelle masse monétaire a fait son apparition
le sponsoring. A partir du moment ou l’on a commencé à parler de la moto dans les médias, elle est devenue un excellent support publicitaire. Les sommes investies dans ce domaine par les sponsors sont impressionnantes ; moins qu’en F1, certes…. mais si du jour au lendemain, le robinet était coupé, la situation des pilotes de GP deviendrait catastrophique. Les premiers à en souffrir seraient bien sûr les privés, dans la mesure où les pilotes d’usine restent assurés de toucher des gains honorables. Les usines passent en effet des contrats avec les pilotes de un ou deux ans, pouvant atteindre des chiffres pharamineux pour les grandes vedettes ; on a parlé de 500 millions de centimes en 1981 pour Freddy Spencer engagé chez Hond.a. En contrepartie, les pilotes d’usine sont tenus de participer aux GP et courses prévus dans le contrat, de les gagner bien sûr, d’effectuer de nombreux essais sur les motos de courses à l’étude et de participer aux opérations de promotion. C’est pourquoi tout pilote de course rêve de devenir pilote d’usine, ultime étape vers la gloire et la fortune.
Je vous parlerais des catégories dans un prochain chapitre. ![Kiss :-*](./images/smilies/kiss.gif)
mjcharlie
![Cool 8)](./images/smilies/cool.gif)
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Christian Lacombe est né en 1945, il fait connaissance avec la moto à l'âge de 16 ans. Coup de foudre immédiat pour ces deux roues motorisées qui lui ouvrent l'espace, l'air libre, le voyage, à une époque où la moto ne joue certes pas les vedettes. En 1966, il débute dans le journalisme et entre à la revue "Champion". Il y crée bientôt une rubrique moto qu'il dirigera jusqu'en 1974, date à laquelle, il devient rédacteur en chef adjoint de Moto Journal.....
"L'utopie est le rêve de l'homme qui garde espoir ; l'espoir est un état d'esprit qui imagine un futur possible"
"Quand l'amour et le talent travaillent ensemble, attendez-vous à un chef d'oeuvre"
"Le grand but de la vie n'est pas le savoir, mais l'action"